Invitations pédagogiques de Charles Sol, directeur pédagogique d’eduMedia et Jean-Daniel Doucet, M. Sc., vulgarisateur scientifique.
Avril 2021.
Avant de pouvoir infecter une cellule de notre corps, un virus doit d’abord entrer dans notre organisme et franchir sa première ligne de défense : la peau. Ce peut être par voie aérienne (respiration), par ingestion ou par contact avec échange de fluides. On comprend alors l’importance des « gestes barrières » comme : se laver les mains, éviter de se toucher le visage, le port du masque ou du préservatif, tousser dans son coude, distanciation.
Si notre organisme est confronté à une nouvelle souche de virus, il est possible que notre système immunitaire ne puisse pas réagir à temps et développer une réponse adéquate. Le virus pourra alors se répliquer dans nos cellules. Au début de l’infection, la charge virale (nombre de copies par millilitre) n’est pas décelable par des tests en laboratoire. Le malade est alors asymptomatique, mais potentiellement contagieux. Ce n’est qu’après un certain temps que la maladie se déclare.
Pour plus de détails sur la réplication d’un virus, voici un exemple du cycle réplicatif du VIH qui cause le SIDA.
Lorsque le virus se propage au sein d’une population dans un même lieu, on parle d’épidémie. Si le virus franchit les frontières et les continents, on parle de pandémie. Même en présence de vaccin, les gestes « barrières » comme la distanciation physique, le port du masque (pour les pathogènes se propageant par les voies respiratoires) et le lavage des mains restent importants pour endiguer la propagation d’un virus. La simulation ci-contre, illustre la dynamique d’une épidémie.
Notre système immunitaire nous défend contre les corps étrangers. Il distingue le « soi » du « non soi », c’est-à-dire qu’il fait la différence entre nous et les envahisseurs. Les mécanismes de l’immunité sont complexes et nombreux. Nous illustrons ci-dessous les grandes étapes largement simplifiées de ce qu’on appelle l’immunité acquise. C'est justement la principale réponse immunitaire stimulée par la vaccination.
Toute cellule ou virus est identifié par des protéines à sa surface. Sur ces protéines, on retrouve des antigènes identifiant les pathogènes.
Des cellules sentinelles de notre système immunitaire scrutent ces antigènes. Elles peuvent activer des mécanismes de défense en cas d’intrusion.
En cas d’alerte, des anticorps spécifiques sont générés en grand nombre par les lymphocytes B.
Les anticorps se fixent sur les antigènes à la surface du pathogène.
Le pathogène est neutralisé par les anticorps et d’autres cellules immunitaires.
Cette animation montre plus en détail la réponse immunitaire qui mène à la destruction d’une bactérie pathogène. Noter la différenciation des lymphocytes en cellules sécrétrices d’anticorps et cellules mémoires. Être immunisé contre une maladie, c’est posséder de telles cellules mémoires.
Il existe de nombreux types de vaccin. Ils reposent tous sur le même principe : stimuler notre système immunitaire pour le préparer à un pathogène avant qu’il ne nous infecte.
En injectant une portion inactive du virus, on stimule des cellules sentinelles, puis des lymphocytes B afin qu’ils produisent en grand nombre des anticorps spécifiques au pathogène. L’organisme est ainsi préparé en cas d’infection comme l’indique la simulation.
Les compagnies pharmaceutiques doivent s’assurer que leur candidat vaccin est sécuritaire et efficace chez l’humain. Elles travaillent de concert avec des institutions médicales, des médecins et des patients volontaires. Toute la procédure doit être approuvée par un comité d’éthique.
Pour chacune des phases d’un essai clinique, on compare les résultats entre un groupe ayant reçu le vaccin avec un autre groupe ayant reçu un placebo. On évalue ensuite les risques et les bénéfices du candidat vaccin. Développer un vaccin prend normalement plusieurs années. Le gros du temps est habituellement consacré à des enjeux administratifs, et non aux essais cliniques comme tels. L’animation ci-dessus, illustre le protocole classique en trois phases avec groupe placebo.
Immunité : Capacité d’un organisme de se défendre contre les agents pathogènes.
Immunité innée : Type d’immunité qui n’est pas spécifique à un seul pathogène. La peau sert de première barrière. Certaines cellules immunitaires sentinelles, comme les neutrophiles ou les macrophages, font partie de l’immunité innée et réagissent rapidement aux envahisseurs.
Immunité acquise : Type d’immunité qui reconnaît spécifiquement les pathogènes. Elle nécessite un « entraînement » des lymphocytes. C’est ce type de réponse qu’on déclenche avec la vaccination.
Anticorps : Les anticorps neutralisent les agents pathogènes en se collant à leurs antigènes.
Antigène : Ce sont des protéines que l'on retrouve à la surface des pathogènes. Ils agissent comme de petits drapeaux qui annoncent à notre corps : « je suis un intrus ». Ces signaux permettent à notre système immunitaire de reconnaître les envahisseurs et de produire des anticorps pour les combattre. En anglais, le mot "Antigen" est l'acronyme pour "Antibody Generator".